La musique
Attenant au grand salon, le salon de musique, avec son piano Pleyel et son violoncelle, est resté inchangé depuis le décès d'Elisabeth.
Sa grand-mère Charlotte se consacrait régulièrement à la musique, comme en témoignent de nombreux livrets de partitions musicales portant son prénom.
En mai 1874, dans une lettre à Félicien, elle commente :
« Mon vieux piano, si infirme, est ici ma plus grande distraction du soir… Je le tourmente, le tapote, dans l'espoir d'en tirer quelques sons, de l'entendre vibrer, chanter un peu… Parfois, à force de lutter, je réussis, et me voilà vraiment plus heureuse que si j'avais fait résonner un bon et superbe piano de Herz !... »
Le parc et la nature si protégée de Thozée ont également des sonorités musicales, décrites par les occupants du lieu, comme dans cette lettre de Félicien à son ami Léon Dommartin :
« Je t'écris du grand atelier, – il fait gai ici, on se croirait dans une église abandonnée. Le joli vent d'Ardenne florit le soir. Ce vieux maestro improvise pour moi dans les mélèzes de l'allée une vieille complainte, (en ut mélèze !) pleine de teintes hivernales qui s'harmonisent bien avec ma joie (…) Tout est bien – et ce soir, mon vieux et mélancolique Thozée est dans sa couleur (…). »
Ou encore dans cette lettre de Charlotte à son fils Paul :
« Nos rossignols chantent à se rompre la voix; le soir, je ne sais me décider à me mettre au lit, tant j'aime les écouter… Les grenouilles aussi font vacarme, s'imaginant peut-être lutter avec les rossignols ! Les hannetons, avec leur bourdonnement monotone, veulent aussi faire partie du concert… Il y en a cette année à faire craindre qu'il ne reste plus une feuille ! (…) J'étudie le menuet de Boccherini qui n'est pas très difficile, et que tu pourras jouer. »